En pénétrant dans le Musée Jacquemart-André, on franchit le seuil d’une demeure de collectionneurs dont la vie entière a été consacrée à rassembler des objets d’art.
C'est à l'aide d'audioguide que nous avons pu le visiter à allure libre grâce à des commentaires sur son histoire et les collections qui le composent.

Dès l'entrée, le Salon des Peintures offre au visiteur une série de tableaux de l'école française (Boucher, Nattier, ou Chardin), puis le Grand Salon, en rotonde, présente une série de bustes du XVIIe (Coysevox, Lemoyne, Houdon). Le salon de Musique, d'esprit Second Empire pouvait se transformer en salle de bal. La Salle à Manger est une pièce remarquable avec son plafond peint par Tiepolo et ses tapisseries tissées à Bruxelles.

Au pied du majestueux escalier à double révolution, orné de fresques de Tiepolo, on admire un étonnant jardin d'hiver agrémenté de plantes exotiques. Dans son prolongement, un Fumoir permettait aux hommes de se retirer après le repas pour déguster un cigare ou une eau de vie. Après la mort de son époux, Nélie Jacquemart a changé le caractère de ce lieu en y rassemblant les objets collectés au cours de ses nombreux voyages en Angleterre, en Perse et aux Indes.

Les petits appartements privés aménagés au rez-de-chaussée confèrent au Musée toute l’atmosphère d’une demeure habitée.

En véritables mécènes, le couple Jacquemart était animé par une forte conviction: celle du partage de l'art. C'est ainsi qu'en grands amateurs, ils possédaient une collection de peintures française, flamande, florentine et vénitienne (comme Bellini ou Mantegna, présent à travers plusieurs tableaux dont l'étonnant "Ecce Homo"), des tapisseries et notamment celle représentant les 4 saisons, tissée dans les ateliers des Gobelins, ainsi que du mobilier (fauteuils estampillés Carpentier recouverts de tapisserie de Beauvais) et de nombreux objets d'art (antiquités égyptiennes, sculptures antiques et de rarissimes tapis turcs des XVe & XVIe).

Bernard Vinkel

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